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10 juillet 2025
Moins de 6 Belges sur 10 déclarent avoir suffisamment de liens sociaux avec les habitants de son quartier. Près d’un quart des Belges estiment, en outre, qu’il y a trop peu d’infrastructures de proximité, comme des commerces, près de chez eux. Telles sont les principales conclusions du premier Baromètre des quartiers, une initiative du réseau social de quartier Hoplr et du développeur de quartiers Matexi. L’enquête a recueilli les impressions de plus de 26 000 Belges. Hoplr et Matexi affineront et publieront désormais ce baromètre tous les trimestres.
L’OMS (juillet 2025) et la KU Leuven ainsi que Thomas More et la VUB (décembre 2024) ont récemment tiré la sonnette d’alarme face au sentiment de solitude croissant et ses conséquences. C’est cette dernière étude, qui souligne particulièrement l’importance de l’environnement immédiat (le quartier), qui a donné à Hoplr et Matexi l’idée du Baromètre des quartiers.
La plateforme de quartier Hoplr, qui compte plus d’un demi-million d’utilisateurs actifs dans plus de 1 150 quartiers, a accès à un large échantillon de personnes actives dans leurs quartiers respectifs ; une source d’informations et d’inspiration idéale. Le développeur de quartiers Matexi compte, quant à lui, des dizaines d’années d’expérience pratique dans la conception et le développement de lieux de vie agréables.
« Nous avons voulu nous associer à Matexi pour comprendre comment les gens se sentent dans leur quartier, mais aussi savoir ce qui les rend plus ou moins heureux », explique Jennick Scheerlinck, fondateur et CEO de Hoplr. « En moins de deux semaines, 26 363 personnes ont pris le temps de nous donner leur avis, ce qui nous a fourni un vrai trésor d’informations. Nous comptons répéter l’initiative chaque trimestre et l’affiner au fur et à mesure. L’anonymat des participants individuels est garanti, mais leurs commentaires seront très utiles à tous ceux qui souhaitent améliorer la qualité de vie dans leur quartier. »
La grande majorité des sondés se sentent chez eux dans leur quartier : plus de 85 % sont « (tout à fait) d’accord » avec cette affirmation (cf. graphique). De toutes les affirmations, c’est d’ailleurs celle qui recueille le plus d’avis positifs. Vient ensuite la mobilité. À noter que seulement 58 % des participants se disent liés aux autres habitants de leur quartier : c’est l’affirmation qui recueille le plus faible pourcentage de réponses positives. La satisfaction quant aux infrastructures arrive en avant-dernière position, mais c’est celle qui recueille le plus grand nombre d’avis négatifs : près d’un quart des personnes interrogées estiment même que les infrastructures sont totalement insuffisantes dans leur quartier.
« Les infrastructures et le collectivisme font partie intégrante de notre approche en matière de développement de lieux de vie », explique Kristoff De Winne, Acquisition & Development Director chez Matexi. « On oublie souvent que les commerces et les autres infrastructures de proximité renforcent la sécurité et la cohésion sociale : ils réduisent les trajets en voiture et favorisent les rencontres dans les magasins. Ce n’est pas négligeable quand on sait que notre société compte de plus en plus de personnes âgées et de célibataires. Nous commençons toujours nos projets par une analyse détaillée du quartier afin d’identifier ce type de besoins et ces opportunités. »
Qu'est-ce qui fait d'un quartier un véritable foyer ? Selon cette étude, la réponse est simple : de bonnes relations avec les habitants. Ce lien social est de loin le facteur le plus important pour un fort sentiment d'appartenance.
La façon dont nous aménageons nos rues, nos places et nos parcs joue un rôle crucial à cet égard. Un quartier doté d'espaces de rencontre agréables, comme un banc sur une place ou une aire de jeux pour les enfants, encourage les interactions entre les habitants. L'étude démontre que ces rencontres faciles renforcent la solidarité. Dans les quartiers où ces occasions sont plus rares, les gens se sentent moins connectés. Investir dans un espace public accueillant est donc un investissement direct dans le bien-être et le sentiment d'appartenance de ses habitants.
« Le fait que les gens se sentent chez eux, mais regrettent l’absence de lien social illustre bien le cœur du problème. Le sentiment d’être chez soi a beau être présent, le pas à faire pour vraiment entrer en contact avec les voisins est difficile à franchir. Or nos données confirment que ce sont précisément ces interactions sociales, comme les rendez-vous ou les enfants qui jouent dehors, qui renforcent le sentiment communautaire », explique Jennick Scheerlinck, fondateur et CEO de Hoplr. « Hoplr vise à créer ce lien : nous voulons utiliser le réseau numérique pour faciliter et favoriser les rencontres en chair et en os dans le quartier. »
Outre le lien social, la taille de la ville ou de la commune de résidence a un impact sur la mesure dans laquelle on se sent chez soi dans un quartier. On constate, grosso modo, que les habitants des communes de moins de 20 000 habitants se sentent nettement plus chez eux que ceux qui vivent dans des communes plus grandes, a fortiori dans les villes. Sans surprise, la satisfaction à l’égard du niveau des infrastructures dépend du nombre d’habitants : elle est plus élevée dans les grandes communes et les villes, et particulièrement faible dans les communes de moins de 10 000 habitants.
Les communes de taille moyenne obtiennent, étonnamment, les moins bons résultats en matière d’espaces publics accueillants. Ce sont les habitants de ces communes qui indiquent le plus souvent qu’il est difficile de se retrouver avec d’autres personnes et de laisser les enfants jouer dans l’espace public. Les habitants des communes de moins de 10 000 habitants ou des villes de plus de 50 000 habitants se disent nettement plus satisfaits de la qualité des espaces publics de leur quartier et de leur capacité à favoriser les contacts sociaux.
« Ce constat souligne la nécessité de réfléchir encore mieux au développement territorial et de créer des lieux de vie qui offrent le meilleur de chaque environnement : la cohésion d’un village et les infrastructures et l’espace public d’une ville », indique Kristoff De Winne, Acquisition & Development Director chez Matexi. « En misant sur une densification adéquate et réfléchie des villages, des communes et des villes, dans le respect de l’espace public et le souci des infrastructures, nous pourrons apporter une solution à la pénurie de logements et favoriser la cohésion des quartiers. Nous pourrons transposer le confort des villes dans nos villages et l’esprit villageois dans nos villes. »
Plus de 500 000 utilisateurs ont été invités à participer à la première édition du Baromètre des quartiers, une enquête trimestrielle menée par le réseau social de quartier Hoplr, en collaboration avec Matexi. 26 363 personnes issues de 186 villes et communes belges ont répondu à l’appel. Pour des raisons de confidentialité et afin de garantir la fiabilité des données, cette édition ne dresse aucun constat au niveau régional, provincial ou communal.
Les participants à l’enquête ont donné leur avis sur des thèmes cruciaux liés au quartier, notamment le bien-être, le lien social, la mobilité, les infrastructures locales et la présence d’espaces verts. Le questionnaire suit la méthodologie des questionnaires utilisés, par exemple, pour mesurer la confiance des consommateurs, et qui sondent délibérément le ressenti des répondants.
Dans la mesure où les participants sont essentiellement des utilisateurs actifs de Hoplr, l’échantillon est légèrement biaisé. L’âge moyen, par exemple, est plus élevé. Afin de corriger ce biais et de brosser un tableau aussi fiable que possible, nous avons pondéré les données sur la base des chiffres officiels de la population en termes d’âge, de sexe et de taille de la commune. Cette correction garantit que les conclusions du Baromètre des quartiers s’appliquent davantage à la population générale des zones étudiées.